Catherine Mittermayer
Catherine Mittermayer, née en 1975, est depuis 2015 professeure ordinaire en études mésopotamiennes au Département des sciences de l’Antiquité à l’Université de Genève. Elle est la première femme ayant obtenu une chaire dans ce département. Elle est mère d'un petit garçon de 5 ans.
(décembre 2020)
Catherine Mittermayer
Quelles disciplines avez-vous étudiées et dans quelle université ?
J’ai étudié les langues (sumérien, akkadien) et l’archéologie du Proche-Orient ancien ainsi que l’archéologie classique à l’Université de Berne.
Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux sciences de l’Antiquité ? Avez-vous vécu une expérience clé qui a été déterminante pour le choix de vos études ?
J’avais commencé mes études dans le domaine de l’antiquité classique et j’ai découvert seulement par hasard les cultures du Proche-Orient ancien en assistant à un cours d’introduction à la langue sumérienne. Depuis le premier jour, le sumérien ainsi que l’écriture cunéiforme m’ont captivée et cette fascination ne m’a plus jamais quittée.
Aviez-vous avant vos études un profil professionnel précis en tête, avez-vous eu des modèles ?
Non, je n'avais pas de projet professionnel préconçu. J’ai choisi le sujet de mes études uniquement d’après mes centres d’intérêts, sans prévoir de faire une carrière académique. Mais lorsque des opportunités se sont présentées, je les ai saisies.
Pour quelles raisons conseilleriez-vous à un/e gymnasien/ne de choisir des études dans le domaine des sciences de l’Antiquité ?
Je ne peux qu’encourager les gymnasien-ne-s à découvrir les sciences de l’Antiquité : en plus de leur diversité et de leur richesse particulière, elles permettent l'acquisition de compétences transversales qui ouvrent l'accès à de nombreuses autres voies professionnelles.
Pourriez-vous nous raconter brièvement votre cheminement professionnel après vos études ?
Après mes études, j’ai eu la chance de pouvoir travailler dans un projet de recherche à l’Université de Berne pendant deux ans. Grâce à l’obtention de deux bourses, j’ai ensuite pu aller à l’Université de Tübingen pour me concentrer sur ma thèse que j’ai finalement soutenue à l’Université de Berne. Durant les six années suivantes, j’ai travaillé auprès de plusieurs universités en Allemagne, entre autres dans un projet à l’Université de Heidelberg, et comme bénéficiaire d'une « Eigene Stelle » de la Deutsche Forschungsgemeinschaft à l’Université de Tübingen, où j’ai obtenu mon habilitation en 2014. Dans la même année, je suis retournée en Suisse grâce à un subside de Professeur boursier du FNS. Dix mois plus tard, j’ai obtenu la chaire à l’Université de Genève.
Pourriez-vous nous décrire brièvement votre activité professionnelle actuelle, en mentionnant les aspects que vous appréciez en particulier et ceux qui vous plaisent moins ?
Mes activités principales sont l’enseignement des langues, des cultures et de l’histoire du Proche-Orient ancien. J'apprécie particulièrement de pouvoir partager ma fascination pour la Mésopotamie avec les étudiant-e-s tout comme avec le grand public et de leur faire connaître la diversité des cultures et des langues que cette région a vu naître et disparaître. Je conduis également des projets de recherche. Actuellement, je dirige quatre chercheurs/chercheuses dans un projet FNS passionnant qui va proposer une édition numérique d'un corpus divinatoire portant sur le quotidien de l'homme au 1er millénaire av. J.-C., son environnement et son comportement. À cela s’ajoutent des tâches administratives et l’engagement dans différentes commissions de l’université.
Avez-vous eu de la facilité à trouver un emploi après vos études ?
Oui, j’ai toujours eu la chance de trouver un emploi ou un financement de recherche. Mais cela a exigé de ma part une grande flexibilité et de la mobilité, ce qui n’a pas toujours été évident.