Cécile Matthey, bibliothécaire/archiviste scientifique
Cécile Matthey, 49 ans, licence en archéologie, travaille comme bibliothécaire/archiviste et dessinatrice scientifique pour les Site et Musée romains d’Avenches.
(septembre 2022)
Cécile Matthey
Quelles disciplines avez-vous étudiées et dans quelle université ?
L’archéologie (classique et préhistorique), l’histoire, le latin, et un peu de grec ancien. Le tout à l’Université de Neuchâtel.
Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux sciences de l’Antiquité ? Avez-vous vécu une expérience clé qui a été déterminante pour le choix de vos études ?
Il me semble avoir été intéressée par l’histoire et l’archéologie depuis toujours. Mes parents m’emmenaient volontiers visiter des sites archéologiques et des musées, et avaient de nombreux ouvrages sur ces thèmes dans leur bibliothèque – bibliothèque qui a aussi certainement encouragé mon goût pour les livres !
Aviez-vous avant vos études un profil professionnel précis en tête, avez-vous eu des modèles ?
Non, j’ai plutôt suivi mes intérêts. Lorsque j’ai vu que l’Université de Neuchâtel proposait l’archéologie, il a été évident pour moi de choisir cette branche. Je ne savais pas vraiment ce que j’allais pouvoir en faire ensuite, mais je me disais que les idées et les opportunités viendraient en cours de route ! Ce qui a été le cas.
Comment avez-vous vécu vos études, qu’est-ce qui vous a particulièrement plu ou fait plaisir et qu’est-ce qui vous a au contraire causé des difficultés ?
C’était une période riche et intéressante à tous points de vue. J’ai particulièrement apprécié les travaux pratiques, notamment les stages (fouille, restauration, céramologie,…) en Suisse et à l’étranger. Cela m’a permis d’acquérir de l’expérience, et de me construire peu à peu un réseau de connaissances – indispensable dans ce domaine. Ce que j’ai le moins aimé ? Les examens !
Pour quelles raisons conseilleriez-vous à un/e gymnasien/ne de choisir des études dans le domaine des sciences de l’Antiquité ?
En plus d’ouvrir plus largement les portes magiques de l’Antiquité, cela apporte de précieuses compétences transversales comme la rigueur, la persévérance, l’esprit d’analyse, la capacité de synthèse, l’aisance rédactionnelle, etc. Cela facilite aussi l’apprentissage d’autres langues.
Pourriez-vous nous raconter brièvement votre cheminement professionnel après vos études ?
Après avoir travaillé à la bibliothèque et aux collections du Musée d’archéologie de Neuchâtel, je suis partie pour Fribourg. J’y ai participé aux fouilles de la H189 puis à divers projets de recherche. En 2010, j’ai décidé de me réorienter. J’ai entamé une formation de bibliothécaire-documentaliste-archiviste, qui m’a conduite au Comité international de la Croix-rouge (CICR), puis au Comité International Olympique (CIO). Je pensais ne plus jamais faire d’archéologie ! Mais voici 5 ans, j’ai eu la chance d’être engagée aux Site et Musée romains d’Avenches comme responsable de la bibliothèque et des archives. Je noue un peu les brins de tout ce que j’ai fait auparavant.
Pourriez-vous nous décrire brièvement votre activité professionnelle actuelle, en mentionnant les aspects que vous appréciez en particulier et ceux qui vous plaisent moins ?
D’une part, j’assure la gestion complète de la bibliothèque, y compris les échanges de publications et le service aux lecteurs. D’autre part, avec une petite équipe, je m’occupe des archives de l’institution (tri, inventaire, reconditionnement, mise à disposition, valorisation, etc.). Et en parallèle, je réalise des dessins d’objets pour les publications. Mes activités sont très variées, ce que j’apprécie beaucoup.
Qu’est-ce que vos études vous ont apporté d’utile pour votre activité actuelle ?
Mes connaissances en sciences de l’Antiquité me donnent la culture générale indispensable pour mener à bien mes diverses tâches au quotidien. Être familier avec le milieu de l’archéologie (et le fonctionnement des archéologues) est aussi un atout dans mon poste.
Quelles sont les connaissances et les capacités qui sont essentielles pour votre vie professionnelle actuelle et que vous avez acquises en dehors du contexte de vos études ?
Mon goût du dessin, qui m’a permis de développer des compétences en dessin scientifique, notamment pour illustrer le mobilier archéologique. Par ailleurs, mon job d’étudiante dans la vente a sans doute été une bonne formation pour le service aux usagers à la bibliothèque et aux archives.
Rétrospectivement, quelles conditions vous semblent importantes pour faire des études dans le domaine des sciences de l’Antiquité ? Et quels résultats ou quelles réalisations se sont révélé(e)s pertinent(e)s pour vous après les études ?
Être ouvert, curieux, persévérant…et motivé ! Hors milieu, on se heurte assez souvent à de l’incompréhension ou à de l’ironie – même après ses études. Mais je crois que l’Antiquité apporte un bagage enrichissant pour toute la vie, peu importe la direction que l’on choisit finalement.
Avez-vous eu de la facilité à trouver un emploi après vos études ?
J’ai eu la chance de trouver assez rapidement du travail, mais sous forme de mandats temporaires. Travailler dans le milieu demande de la flexibilité et de la patience. C’est aussi une affaire de passion !